GENESE D’UNE ROCKEUSE DANS UN UNIVERS INSTABLE
Une photo de son père, il jouait du violon. Il meurt lorsque Kim Anh a cinq ans et est encore dans le monde de la petite enfance. Sa mère devra travailler très dur pour nourrir ses cinq enfants. La seule fille de la fratrie, Kim Anh prend l’habitude de se défendre et de rivaliser, parfois rudement, autant avec ses frères qu’avec l’univers qui l’entoure…
Kim Anh est née à Nha Trang (où personne ne comprend, ni n’aime le rock’n roll) au Vietnam alors que s’achevait la si douloureuse guerre du Vietnam. Elle grandit dans l’univers chaotique de l’après-guerre alors que le pays manque de tout et doit se reconstruire. En 1979 alors que la Chine et le Cambodge tentent d’envahir le pays, Kim Anh découvre le rock avec Suzi Quatro : c’est un électrochoc. Kim Anh rêve déjà de jouer, à l’image de son idole, moulée dans sa tenue de cuir, sur les scènes internationales, à Paris, New York et Londres. En plus d’être une passion dévorante, la musique est également une voie d’émancipation, dans une société alors quasi-féodale et dominée par les hommes.
Fonctionnant au pur instinct, un métronome rivé au corps, une main droite puissante, griffant les cordes (à la manière de Pete Townshend de The Who) et une oreille qui permet de tout rejouer dès la première écoute ; lorsque son grand frère laisse de côté la guitare que sa mère lui a offerte, Kim Anh la récupère et commence un apprentissage de la guitare en autodidacte, dès l’âge de 9 ans. Puis, pour son pur plaisir, elle danse, joue de la batterie et de la basse. Les nuits de nouvel an, alors que la famille dort, elle est seule à rester éveillée, attendant la diffusion à la télévision de musique de rock au cœur du silence de la nuit. Sa passion ne la quitte jamais, telle une addiction, musique et danse l’habitent dès le réveil et jusqu’au soir.
Elle obtient une bourse et part pour Hue Pedagogical University. Avec ses rêves d’Amérique, elle sort major en anglais. Mais le rock and roll a pris possession de Kim Anh, elle passe pour une alien auprès de ses professeurs et des autres étudiantes.
Toutes, sages en robes traditionnelles, sauf Kim Anh, en pantalon et guitare en main. Dans une société sous contrôle, elle est déjà à part…
UN ESSOR DANS LA PLUS PURE TRADITION ROCK
Kim Anh va alors participer à l’aventure du Rock Fan Club de Saigon, une association de jeunes de Saigon qui sera le fer de lance du développement du rock. Les ombres de Chrissie Hynde, Suzi Quatro, Tina Turner, Janis Joplin, Jimi Hendrix, Motorhead, et Angus Young planent lors des sets et électrisent ses fans lors de ses concerts.
Elle se lie d’amitié avec de nombreux musiciens qui, tout comme elles, vont devenir des artistes très populaires à partir de 2000. Après avoir participé à de nombreux groupes mixtes : Geoffrey ; Burned by the Sun ; the Good, the Bad and the Ugly ; Leroy Jones ; etc … Kim Anh fonde Passion, groupe 100 % féminin, il y aura deux formations de 1997 à 2005 : aux côtés de Kim Anh, voix et guitare, la première composée de Thao Titanic à la batterie, Mÿ à la guitare et Nga à la basse, la seconde avec Suoyi bassiste d’origine Chinoise, et toujours Thao Titanic à la batterie. Celles et ceux qui ont vu « Passion » en live à Saïgon en conservent l’émotion: un groupe de filles asiatiques au tempérament de feu, mené par Kim Anh au tempo d’acier avec un répertoire sans compromis, 100 % pur rock, qui réveillerait un mort. Leur formation est remarquée, elle donne lieu à des articles dans les journaux locaux (Saigon Times, Saigon Youth, etc …) et passe à la télévision vietnamienne.
Saigon Rock Fan Club
En 2001, Kim Anh fait un rencontre artistique décisive : Rico Brinx (le frère de son ex, Laurent Lindebrings, réalisateur, documentariste), de passage au Vietnam, pour enregistrer le maitre de la cithare Vietnamienne, Nguyen Vinh Bao. Musicien, compositeur, producteur, Rico se lie d’amitié avec Kim Anh…
Pendant cette période, Kim Anh tourne dans les lieux clés d’Ho Chi Minh City et du Vietnam : American Day, Australian Day, Canadian Day, New Zealand Wine and Food Festival; Vasco, Underground, Acoustic, Factory, Yoko, Pacharan, Apocalypse, Le Sud Gaudir, Zanzi, Sheridans, White Horse, Alibi, Buffalo, Sai Gon Bar à Nhatrang City, Vietnam : Sailing Club, Guava Bar, Pattrict Wine Bar, …
AUJOURD’HUI
Avec aujourd’hui une large collection de titres proposés selon la thématique du concert et avec un réseau de musiciens élargi, elle participe à différentes formations en tant que guitariste, chanteuse, bassiste et compositrice.
Souvent accompagnée de son indéfectible bassiste Christophe Blin, plus récemment du jeune et talentueux guitariste Marceau Portron, et de Charles Huss, ancien batteur qui vient de la retrouver, Kim Anh continue son aventure, avec une énergie et un dynamisme qui caractérisent les plus grands rock’n rollers.
Son projet de CD se nourrit de toutes ces couleurs et ses expériences musicales et intimes.
Quand on la voit en concert, on sait ce qu’ont pu ressentir les gens qui ont vu les Beatles au Kaiser Keller à Hambourg avant qu’il ne soient connus: une part de mythe que rien ne peut acheter.
Maintenant l’aventure peut continuer avec vous….